Pierre-Alain Schweizer

Aigle (VD)


 « On a toujours réussi à se nourrir... » 

Principes d’action

Pierre-Alain Schweizer pratique une agriculture vivrière de qualité, respectueuse de l’environnement et destinée à la population locale. D’une part, il favorise la biodiversité et les traitements naturels, d’autre part il transforme un maximum ses productions lui-même et les écoule localement.






L’exploitation en bref :
  • Biodynamie, Bourgeon, abeilles, maraîchage, haies naturelles
  • Domaine familial de 18 ha, propriétaire, 2 – 3 temps pleins


Des pratiques ancestrales

Le domaine de la Perrole, sur la commune d’Aigle dans la plaine du Rhône, appartient à la famille Schweizer depuis trois générations. Aujourd’hui, Pierre-Alain est aux commandes. Lors de la reprise du flambeau, il a décidé – avec le soutien de son père – de diversifier ses cultures et de s’orienter vers le bio.
Plus qu’innovantes, beaucoup des techniques que Pierre-Alain emploie sont ancestrales, comme par exemple d’utiliser du compost plutôt que des engrais synthétiques.

« On croit qu'on invente, mais on invente rien, avant la chimie il y avait déjà tout ça et on a toujours réussi à se nourrir. »

Ici, tout est produit naturellement: tomates, aubergines, haricots, courgettes et céréales. Les engrais chimiques, herbicides et insecticides de synthèse on été remplacés par du compost, des tisanes, du purin d’ortie ou encore des décoctions. Ainsi la décoction d’ail (de l’ail écrasé et mariné 48h dans de l’huile) lui a permis de combattre la rouille jaune sur son blé. « Je pense qu’un agriculteur, même avec beaucoup d’expérience a toujours à apprendre de son sol. »


« Un agriculteur a toujours à apprendre de son sol. »

Vente et transformation

Le but de Pierre-Alain Schweizer est de pratiquer une agriculture vivrière de qualité, respectueuse de l'environnement et en cohésion avec les besoins de la population locale. C’est pourquoi le quadragénaire a investi dans un moulin artisanal et une décortiqueuse. Ces machines lui permettent de transformer lui-même ses céréales en farines ou en semoules. Sa farine – produite à partir de variétés de céréales anciennes, telles que l’engrain ou l’amidonnier – est principalement vendue sur le domaine deux jours par semaine, au marché paysan et lors des marchés régionaux. Il en écoule également auprès des supermarchés Manor à Vevey et à Monthey ainsi qu’à une boulangerie d’Aigle. Le boulanger peut ainsi offrir à sa clientèle des pains complets de qualité, à base de produits de proximité. Ceci présente par ailleurs l’avantage pour le paysan de pouvoir écouler ses productions sans dépendre de la grande distribution.

Autonomie et ressources

L’agriculture biologique est un exercice délicat, un véritable défi à relever. Pour Pierre-Alain, la clé réside dans la diversité. Celle des espèces cultivées comme celles des espèces sauvages, mais aussi la diversité des échanges et des canaux de distribution des récoltes.

L’objectif est aussi de diminuer tant les pertes que les intrants. Par exemple, l’agriculteur a trouvé le moyen de donner une nouvelle utilité à la balle, qui lors du battage a été séparée de la graine qu’elle a protégé durant toute sa croissance. Cette dernière, une fois nettoyée, est vendue comme matériel de rembourrage ou utilisée pour le paillage de ses cultures. Ainsi la boucle est bouclée.

Pierre-Alain Schweizer tend aussi à une plus grande autonomie sur le plan énergétique: 406m2 de panneaux solaires ont été installés sur le toit du bâtiment agricole. L’énergie produite correspond à l’approvisionnement de 10 à 12 villas. Les panneaux sont d’origine européenne, une volonté de Pierre-Alain Schweizer, malgré leur surcoût de 20% face au matériel d’origine asiatique.


« Donner la vie au sol grâce à l’apport de compost a littéralement changé
la qualité de la terre dans mes serres. »


Catia Chollet, Septembre 2015

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